Étudier l’évolution des populations et le comportement des tortues marines en mettant en oeuvre des techniques d’identification adaptées, dans le respect du bien-être animal.
Identifier les individus permet d’assurer un suivi des populations et de mieux les comprendre, pour mieux les protéger. Il existe plusieurs techniques utilisées. Celles qui sont historiquement utilisées par les scientifiques à travers le monde consistent à fixer des bagues métalliques ou à insérer des puces électroniques (transpondeurs ou PITs) dans leurs nageoires. Les experts travaillent actuellement sur le développement de techniques moins invasives, qui ne nécessitent pas de manipuler les animaux comme la photo-identification.
Les experts se sont accordés sur la nécessité de définir une méthodologie qui garantisse le respect des objectifs visés et de l’éthique animale et de prévoir un accompagnement auprès des acteurs volontaires pour les déployer. Des ateliers pour renforcer leurs compétences et favoriser les bonnes pratiques associées seront organisés et l’ensemble des besoins en matériel dans les Outre-Mer seront recensés et les commandes seront mutualisées. Un des objectifs principaux du groupe consistera enfin à faciliter la bancarisation des données et d’en favoriser le partage.
Objectif 1 : Définir une stratégie nationale pour l’identification individuelle
Définir une méthodologie nationale pour sélectionner les techniques d’identification
Former aux techniques d’identification et aux bonnes pratiques associées
Objectif 2 : Mutualiser les moyens à l’échelle nationale pour faciliter l’identification individuelle
Mutualiser les commandes de matériel
Objectif 3 : Faciliter le partage des données d’identification individuelle
Sécuriser et pérenniser la donnée
Développer l’utilisation des réseaux pour favoriser le partage
Diffuser les connaissances existantes et sensibiliser aux enjeux de la conservation des tortues marines. Créer du lien entre les experts et les publics susceptibles d’interagir avec les tortues marines, compiler et partager des supports pédagogiques et induire une participation active de ces publics à leur préservation, éventuellement par des projets communs.
De nombreux acteurs sont concernés par la conservation des tortues marines, qu’ils interagissent directement avec elles ou non. Le partage des connaissances sur la biologie des tortues et la sensibilisation aux enjeux de leur conservation, sont essentiels pour que ces acteurs soient impliqués. Comme nous le rappelle la célèbre citation de Jacques-Yves Cousteau, « On aime ce qui nous a émerveillé, et on protège ce que l’on aime ». C’est un des objectifs qui guide les projets menés par ce groupe de travail, auprès de différentes cibles : scolaires, enseignants, socio-professionnels, usagers de la mer ou des plages, opérateurs du tourisme, etc. Les organismes qui étudient les tortues marines et/ou mènent des actions de sensibilisation en France métropolitaine et dans les territoires d’Outre-Mer sont nombreux. Les projets pédagogiques et les supports de communication qu’ils diffusent, sont réalisés sur la base de connaissances communes et mettent aussi en lumière les spécificités (espèce, territoire géographique, enjeu de conservation, etc.), à l’image de la diversité des zones géographiques dans lesquelles ils sont implantés.
Objectif 1 : Mettre en réseau et structurer les échanges entre les acteurs impliqués dans les actions de sensibilisation
Créer et animer le groupe de travail
Objectif 2 : compiler les supports pédagogiques existants, les mettre en valeur et contribuer à leur diffusion
Rassembler les documents pédagogiques existants
Valoriser les supports et travaux déployés sur les différents territoires, à l’échelle nationale
Objectif 3 : Fédérer les parties prenantes autour de projets communs
Élaborer et mettre en oeuvre un programme fédérateur transversal de sensibilisation
Comprendre, surveiller et limiter les impacts des déchets sur les tortues marines, en créant des outils visant à favoriser les échanges au sein de projets communs aux acteurs concernés.
Des millions de tonnes de déchets sont déversés chaque année dans les océans. Leur impact sur la faune est considérable, en particulier sur les tortues marines, qui ont tendance à les ingérer et à s’y enchevêtrer. Le territoire français qui abrite des habitats d’importance mondiale a une responsabilité patrimoniale élevée. L’enquête menée par les experts du GTMF en 2011, confirme que toutes les espèces de tortues marines fréquentant les territoires français sont affectées : les autopsies mettent en lumière que 10 à 35 % des tortues observées ont ingéré des macro déchets, ce chiffre atteignait 100% en 2021 en Corse. Pour appuyer les négociations internationales sur la lutte contre la pollution plastique, il est urgent de collecter le maximum d’informations sur l’impact observé sur les tortues marines du territoire français.
Objectif 1 : Structurer les réseaux de surveillance des interactions avec les déchets marins
Caractériser le réseau 2021 de surveillance de l’impact des déchets sur les tortues marines sur le territoire français
Préparer un atlas dynamique de photos d’interactions entre déchets et tortues marines sur le territoire français
Objectif 2 : Structurer les échanges techniques entre les acteurs concernés
Animer et créer des outils pour les échanges du groupe de travail sur les interactions entre tortues et déchets marins
Objectif 3 : Fédérer les acteurs impliqués autour de projets communs
Monter un projet de recherche et développement national sur les interactions entre tortues et déchets marins sur le territoire français
Développer les pratiques de pêche durables pour réduire les captures accidentelles dans les engins de pêche, en proposant des évolutions techniques et réglementaires.
Le développement de pratiques de pêche durables est un enjeu majeur pour la protection des tortues marines : les captures accidentelles constituent l’une des principales menaces. Notre capacité à concilier la protection de la biodiversité et la pérennité d’un pilier de l’économie maritime est désormais une condition sine qua non au succès des stratégies de conservation. Le groupe de travail consacré aux interactions de la pêche avec les tortues marines s’emploiera à actionner les leviers législatifs nationaux et internationaux pour réduire l’impact de cette activité, tout en préservant les intérêts des professionnels qui la pratiquent. Il s’attachera à sensibiliser les institutions qui financent les activités de pêche respectueuses de la faune marine et sur la nécessité de soutenir des projets qui protègent les tortues à l’échelle de leur aire de répartition. Cette aire couvre en effet toutes les zones géographiques qu’elles fréquentent au cours de leur cycle de vie, au-delà des frontières.
Objectif 1 : Adapter les modalités de financements de projets de réduction de captures accidentelles, à l’échelle des aires de répartition des espèces concernées
Attirer l’attention des autorités françaises et européennes sur la nécessité de concevoir des projets applicablesà l’échelle internationale de la distribution des tortues marines
Objectif 2 : Réduire les captures accidentelles de tortues marines imputées à la pêche à la crevette sauvage tropicale
Contribuer au renforcement des contrôles d’utilisation du «dispositif d’exclusion des tortues» (TED) dans les pêcheries européennes de l’Océan Indien et de l’Atlantique Ouest
Évaluer les CPUE (captures par unité d’effort) de tortues pour chaque pays exportateur de crevette sauvage vers l’UE
Demander une réglementation communautaire en faveur de l’utilisation du TED dans les pêcheries extra- communautaires exportatrices de crevette sauvage tropicale vers l’UE
Accompagner les pêcheries extra-communautaires exportatrices de crevette sauvage tropicale vers l’UE dans la préparation d’une réglementation imposant le TED
Participer à l’approvisionnement des pêcheries extra-communautaires volontaires et formées en kits TED
Objectif 3 : Développer des programmes d’observation embarquée dans les pêcheries dont les engins capturent accidentellement des tortues marines
Favoriser la mise en place de programmes d’observation embarquée dans les DOM-TOM
Objectif 4 : Évaluer des méthodes de pêche alternatives dans les territoires où des captures accidentelles de tortues marines sont confirmées
Identifier et déployer des méthodes de pêche alternatives dans les territoires concernés des DOM-TOM
Accompagner le déploiement de tests de LEDs sur les engins de pêche à l’échelle du territoire national, outre-mer compris
Objectif 5 : Doter les Comités des pêches de moyens humains leurs permettant de s’investir auprès des pêcheurs afin d’avancer vers des pratiques de pêche dites «douces»
Évaluer les besoins financiers et techniques des CRPMEM pour réduire les captures accidentelles de tortues
Objectif 6 : Réduire les captures accidentelles imputées à la pêche illégale
Contribuer au renforcement des moyens de lutte contre la pêche illégale
Évaluer l’état de conservation des populations de tortues marines et de leurs habitats en optimisant les méthodes de collecte de données et en développant des indicateurs pour informer et sensibiliser les instances publiques.
Les indicateurs qui renseignent sur l‘état de santé des tortues, reflètent également celui des écosystèmes marins. Un indicateur est une mesure qui synthétise une multitude de données sur la biodiversité, pour illustrer des phénomènes complexes, de façon simplifiée et accessible.
Il permet ainsi d’informer la communauté scientifique mais aussi les décideurs politiques et le grand public de l’évolution des populations de tortues, de l’impact des menaces qui pèsent
sur elles et de la qualité de leurs habitats. Les informations qui le constituent sont principalement fournies par les acteurs de terrain.
Ces données, collectées et enregistrées selon des protocoles et des standards définis, sont ensuite compilées, analysées et synthétisées, pour les valoriser et les rendre accessibles.
La création et la mise à disposition d’une plateforme en ligne permettront de dresser un inventaire des protocoles utilisés dans les différents territoires français.
L’action de TOTM consistera en complément à renforcer la communication entre les acteurs de terrain et les structures qui produisent les indicateurs.
Objectif 1 : Mettre les protocoles de collecte en cohérence avec les minima standars et bancardiser les données en commun
Partager les protocoles de collecte de données entre les acteurs
Construire des minima standards à appliquer dans les protocoles de collecte de données
Diffuser les résultats indicateurs des tortues marines et participer aux indicateurs utiles aux acteurs et aux décideurs internationaux
Objectif 3 : Construire de nouveaux indicateurs
Fédérer les acteurs pour définir de nouveaux indicateurs communs nationaux (habitats côtiers et impact de la pêche), et assurer la concertation lors de l’établissement de minima standard
Apporter un soutien technique aux acteurs de la conservation des tortues marines en créant une plateforme active, permettant la promotion, la diffusion et la création de supports techniques.
De nombreux acteurs français réalisent des suivis des populations de tortues marines (échouages, captures accidentelles, photo-identification, nids, déplacements en mer, etc.). Les interventions auprès de ces espèces protégées nécessitent une autorisation et une formation spécifique pour la manipulation, le transport et la collecte d’échantillons et de données.
Afin de mutualiser et de renforcer les compétences dans les différents domaines d’expertise et d’intervention, une homogénéisation des outils et des supports de formation est nécessaire.
Ce groupe de travail s’emploiera dans un premier temps à rédiger et à partager un catalogue de référence des outils et formations déjà existants. Les membres du groupe « Formations » s’attacheront également à combler les lacunes constatées, en élaborant de nouveaux supports et formations.
Objectif : Apporter un soutien technique aux acteurs de terrain
Renforcer l’accessibilité, la diversité et l’efficacité des outils de formation
Évaluer les capacités d’adaptation des tortues marines aux changements globaux et prioriser les efforts de conservation associés, en recommandant des méthodes d’acquisition de données.
Les tortues marines sont mises à rude épreuve par le dérèglement climatique et les activités humaines, dans l’ensemble des habitats qu’elles fréquentent tout au long de leur cycle de vie. Le réchauffement du sable dans lequel elles pondent, a un impact considérable sur le succès d’incubation des nids et la proportion femelles-mâles.
La qualité des plages dépend des dynamiques d’érosion, de la présence de végétation, de récifs coralliens et de la montée des eaux. En mer, les dérèglements impactent leurs ressources alimentaires (méduses, herbiers, coraux, etc.) modifiant ainsi les distances à parcourir pour subvenir à leurs besoins.
Ce groupe de travail s’attache à caractériser les propriétés des plages et des zones d’alimentation, pour prioriser les sites à protéger. Il s’agit également de mieux comprendre comment les tortues s’adaptent aux changements climatiques.
Les missions et études envisagées apporteront de nouveaux éclairages sur les variations démographiques des tortues et leur potentiel d’adaptation. Les initiatives visant à protéger les zones d’alimentation, de reproduction et de ponte, seront déployées pour assurer la résilience des populations.
Objectif 1 : Évaluer la qualité des sites de ponte
Caractériser les propriétés des plages en vue d’évaluer leur disponibilité pour la ponte et leur qualité pour l’incubation des œufs
Objectif 2 : Évaluer la qualité des zones d’alimentation
Anticiper l’évolution des stratégies d’alimentation sous contrainte du changement climatique
Objectif 3 : Évaluer l’état des populations et anticiper leurs dynamiques
Obtenir des données démographiques, physiologiques et génétiques pour évaluer leur résilience
Objectif 4 : Évaluer les capacités d’adaptation des populations
Identifier les populations susceptibles de pouvoir s’adapter via des changements de phénologie
Évaluer les capacités d’adaptation via des changements évolutifs
Objectif 5 : Évaluer l’impact des bruits sous-marins sur les individus
Étudier la capacité auditive des tortues marines et identifier les sources de sons impactantes
Les tortues marines sont fortement affectées par les activités humaines pendant leurs migrations, confrontées à la dégradation des habitats, au braconnage et au commerce illégal. En mer, la pêche non réglementée et la pollution les menacent, tandis que sur terre, les sites de ponte souffrent de détritus, de pollution lumineuse et d’urbanisation. La France, avec le deuxième plus grand espace maritime mondial, a ratifié des conventions internationales et publié un arrêté ministériel en 2022 pour renforcer la protection nationale. Les experts de TOTM s’engagent à mettre en œuvre ces mesures, notamment à Mayotte, où le braconnage persiste. TOTM cherche des fonds pour renforcer la lutte et soutenir les autorités locales et prévoit l’utilisation d’outils juridiques internationaux tels que la convention RAMSAR pour renforcer la protection en France, proposant le classement de nouveaux sites.
Objectif : Appuyer le renforcement et l’application des règlementations en faveur de la conservation des tortues marines
Accompagner la rédaction et l’application d’un nouvel arrêté ministériel fixant la liste des tortues marines protégées sur le territoire national et les modalités de leur protection
Formuler des propositions sur les sites à classer selon la résolution XII-24 de la convention RAMSAR et sur la rédaction des plans de gestion des sites existants ou en création
Appuyer les mesures de lutte contre le braconnage à Mayotte
Appuyer l’entrée en vigueur d’une règlementation qui interdise les lâchers de ballons sur le territoire national
Améliorer la prise en charge des tortues marines accueillies en centres de soins, en développant un réseau actif de vétérinaires et de soigneurs.
Accueillir les tortues blessées, leur prodiguer les premiers soins, accompagner leur convalescence et s’assurer qu’elles soient relâchées dans de bonnes conditions, sans oublier la communication et la sensibilisation autour de cette prise en charge : les centres de soins, au chevet des tortues marines, mènent une multitude de missions essentielles. Ils sont au cœur des réseaux d’observation et de signalement des animaux en détresse, au sein desquels la communication est cruciale pour une bonne prise en charge. Grâce à leurs patientes, ils apportent de précieuses contributions aux études scientifiques menées sur leur comportement et sur les menaces. Ces centres disposent également d’infrastructures attractives pour réaliser des animations pédagogiques et sensibiliser le grand public à l’importance de protéger les tortues, en lui offrant une proximité privilégiée avec ces sentinelles de nos océans. L’ensemble des actions mises en œuvre dans le cadre du groupe « Pathologies et Centres de soins » seront guidées par un objectif commun : améliorer la prise en charge des tortues marines, depuis leur récupération jusqu’à leur réhabilitation.
Objectif 1 : Structurer les échanges techniques entre les acteurs impliqués et valoriser le rôle des centres de soins
Développer les collaborations pour permettre une prise en charge efficace (depuis la récupération jusqu’à la réhabilitation) des tortues marines par les vétérinaires et les centres de soins
Apporter une aide technique lors de montages de projets de nouveaux centres de soins et optimiser ceux déjà existants
Repositionner les centres de soins en tant qu’acteurs de la conservation des tortues marines
Objectif 2 : Améliorer la prise en charge des tortues marines
Développer des méthodes d’évaluation de la douleur et du stress chez les tortues marines
Identifier des paramètres fiables pour évaluer l’état de santé des tortues marines
Identifier des indicateurs fiables permettant d’apprécier la capacité d’une tortue marine à retourner dans le milieu naturel